Encore plus ancré dans ma peau qu’un tattoo

Kyle, mon petit prince

Je t’écris ces quelques mots dans l’espoir qu’ils arriveront jusqu’à toi.

Tout d’abord, je voudrais t’expliquer ce que ta maman représente pour moi. Elle est et a été pour moi celle à qui je disais tout, celle qui me connait sans parler, elle était et restera toujours celle qui comble ce que d’autres n’ont pas su m’apporter. Je l’aime, je l’aime d’un amour inconditionnel. Nous avons une connexion.

Il y a bientôt 3 ans ta grande sœur pointe le bout de son nez, Neela princesse rayon de soleil. Comme avec votre maman, ma relation avec Neela est spéciale.

Il y a quelques mois, ta maman nous annonce que tu es là, que tu es un petit gars. Au départ elle te choisit un prénom dont je ne suis pas réellement fan, James. Par la suite elle annonce que tu t’appelleras Kyle, j’adore ce prénom et je trouve qu’il te va à merveille. Avec ta marraine nous sommes agglutinées à ta maman, les mains sur son ventre pour sentir chaque coup de pied, chaque signe que tu nous envoies. On est déjà complètement gaga de toi, on t’attend avec impatience.

Puis vient ce 2 décembre, où j’accompagne ta maman à sa dernière échographie de contrôle avant que tu montres définitivement le bout de ton nez. Dans la salle d’attente on rigole du sale caractère de ta grand mère. Puis une dame est venue nous chercher pour qu’on écoute ton cœur au monitoring, mais il n’y a aucun bruit. Avec ta maman on se regarde, on se comprend sans dire un mot, la gentille dame nous explique que tu es peut être mal placé. Retour dans la salle d’attente, aucun mot. Je sais déjà ce qui nous attend mais j’espère malgré l’évidence. Vient le moment de l’échographie, j’ai l’impression que mon cœur va sortir de ma poitrine, lorsque la sonde s’est posée sur ton petit cœur qui s’était bel et bien arrêté de battre. Je retiens mes larmes pour prendre ta maman contre moi. Sa détresse et sa tristesse me déchirent, je ne sais que, dire que faire pour l’apaiser. J’aimerais trouver les mots, faire quelque chose pour que la douleur que je lis sur son visage soit apaisée. Mais. « Il n’y a rien à dire, rien à faire ». A partir de ce moment, je me concentre sur ta maman, qui est un peu mienne.. Je ne peux soulager sa douleur alors quoi que je puisse faire, pour elle je le fais.

Le 4 décembre, c’est mon anniversaire. J’ai 20 ans..

Le 6 décembre, avec ta marraine nous venons à ta rencontre. C’est un mélange de besoin, d’envie mais aussi de peur. Mon coeur bat à deux cents à l’heure lorsque qu’une femme t’amène à nous. Je te regarde, tu es si beau. Tu es magnifique, tu ressembles tant à ta grande soeur. On dirait que tu dors mais ta peau est froide, je retiens mes larmes. J’ai envie de te prendre dans mes bras mais j’ai peur. Peur malgré moi du contact de ton corps, peur de te faire mal.. Je me lance, car je n’aurais plus jamais l’occasion de t’avoir contre moi. Assise avec toi au creux de mes bras, il m’est impossible de retenir mes larmes car je me rends compte dans cette unique étreinte que c’est la première et dernière fois que je te vois. Depuis toujours mais encore plus depuis ce fameux jour, la relation entre ta maman si aimante et moi est indescriptible.

Dimanche 19 Janvier, une petite cérémonie rien que pour toi, pour que tu ne sois pas seul et que tu saches à quel point nous t’aimons. J’espère chaque jour qu’il n’y ait pas que ça, « la vie ou la mort ». Je rêve à un autre monde, pour toi. J’espère que tu sais, à quel point tu comptes. A quel point je t’aimais, je t’aime et t’aimerai.. Tu fais malgré ton absence parti de ma vie.

Laura, ta tata